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Une histoire de hauts talons : entre érotisme et pouvoir

Depuis toujours ces objets incontournables d’une garde-robe féminine, ont été un accessoire du pouvoir. Mais ce pouvoir n’est pas seulement sexuel. Les hauts talons modifient la posture d’une femme, déplaçant son centre de gravité vers l’avant ; alors les reins se cambrent, les seins se font proéminents, la démarche devient plus droite, moins stable et plus impérieuse.

La femme se place sur un piédestal, se rend plus visible et désirable, plus fragile et instable, mais aussi plus forte et dominatrice. Elle est celle qui inspire le respect.



Le rapport que la femme entretient avec ses talons hauts est une longue histoire de “martyre consenti”. La relation est fondée sur la contrainte et la douleur pour donner l’illusion d’un pied plus petit et en accentuer l’élégante cambrure.
La profonde séduction qu’exerce cette courbe n’est comparable qu’à celle du contour des lèvres et du galbe du sein.


Les hauts talons et autres souliers surélevés sont depuis des siècles des marques de distinction sociale. Objets de convoitise, de culte ou de fétichisation, ils ont joué un rôle essentiel dans la construction et la représentation de la féminité.

Leur histoire commence bien avant qu’ils soient adoptés par les femmes, au début du XVIIe siècle quand les hommes appartenant à l’élite sociale européenne portaient des souliers aux talons prononcés, sans doute inspirés des bottes de chasse persanes.

Les femmes qui les portent, sont par ce choix pleinement conscientes de leur capacité à transformer leur corps et à exercer une forme de pouvoir sur autrui et sur elles-mêmes, tout en manipulant les codes de la féminité ou du sex-appeal.



Les souliers nous racontent des histoires, celles que nous inventons ou racontons aux autres. Ils sont les mots et la ponctuation que nous utilisons. Et pourquoi aujourd’hui seules les femmes déambulent en talons hauts?

Depuis le XVI e siècle , les souliers sont le reflet d'intérêts sociaux. Plus tard, les chaussures surélevées , devenues emblèmes du pouvoir et des privilèges de la noblesse, envahirent la cour des rois d’Europe. Au cours du XIXe siècle , les talons hauts s'invitent dans la garde-robe de toutes les femmes, se transforment en symboles de la féminité et du sex-appeal.



Les hauts talons modifient la posture d’une femme, déplaçant son centre de gravité vers l’avant ; alors les reins se cambrent, les seins se font proéminents, la démarche devient plus droite, moins stable et plus impérieuse. Mais les hauts talons agissent également sur la psychologie, transformant notre perception de la femme et la perception que la femme a d’elle-même.

Celle qui porte des talons se place sur un piédestal, se rend plus visible et désirable, plus fragile et instable, mais aussi plus forte et dominatrice.

Elle est celle qui inspire le respect, car elle a l’audace de défier la pesanteur et de marcher sur des nuages.





Une histoire de métamorphose


Les pantoufles de verre de Cendrillon, le classique de Walt Disney sorti en 1950 à l’aube de l’ère du stiletto, étaient des souliers à talon haut. Ce détail renforçait leur pouvoir de suggestion dans l’imaginaire populaire en tant qu’objets dotés de pouvoirs enchanteurs.


Les femmes qui portent des talons hauts subissent elles aussi une sorte de métamorphose: elles paraissent plus élancées, leur allure entière se modifie.

Le buste se projette vers l’avant, le postérieur remonte, la jambe semble plus longue, le mollet plus galbé et le pied plus petit. Elles véhiculent une image d’hyper féminité et stimulent l’imagination érotique.




Une histoire d'architecture


L’architecture et le design de la chaussure ont en commun plusieurs desseins : l’enveloppement, la protection, les solides harmonisés, les vides et les silhouettes et un équilibre entre le matériel, la forme et la fonctionnalité. Lorsqu’au XVIIIe siècle , les talons s'affinent et gagnèrent en hauteur, les cordonniers effectuaient des recherches sur le positionnement, la forme et l’inclinaison du talon afin d’en assurer la stabilité et de réduire les risques de rupture. Il fallut attendre les années 1950 et l’avènement des tiges en acier insérées à l’intérieur du talon, pour obtenir un prototype de stiletto pouvant atteindre des sommets vertigineux.




Une histoire glamour et fétiche

Depuis son invention au début des années 1950, le stiletto demeure le must incontournable du soulier à talon et le principal symbole de la féminité et de la réification sexuelle. Le stiletto est l’incarnation du glamour. Haut, mince et s’amincissant en une pique acérée au contact avec le sol, le stiletto, homonyme de dague en italien, évoque depuis toujours le danger.





Une histoire DE L’ORIENT


C’est vers l’est qu’il convient de se tourner pour trouver l’origine des plateformes et des talons hauts qui dominent depuis des siècles la mode féminine en Occident.

Une mode persane, le soulier à talon porté par les cavaliers pour stabiliser leurs pieds dans les étriers, fit son apparition dans les canons de la mode à la fin du XVIe siècle.

D’autres types de chaussures surélevées, ce sont le nalin ou des hauts patins de bois à lames verticales qui arboraient les femmes dans l’Empire Ottoman pour se surélever et éviter ainsi de se mouiller les pieds dans les bains publics.


Les souliers considérablement surélevés témoignent de l'identité et du statut social de la femme furent également une caractéristiques des cultures asiatiques.






Une histoire de pouvoir


A l’époque du mouvement de libération des femmes, la solide plateforme fournit aux femmes les centimètres nécessaires pour asseoir leur pouvoir et se placer sur un pied d’égalité avec les hommes.




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